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Indonésie

Indonesie – Le Mont Bromo

Le mont Bromo, sur l’île de Java en Indonésie, est une destination à ne surtout pas manquer. Que ce soit en Jeep ou à pied, la visite du volcan en activité est magnifique et les paysages semblent presque lunaires.

La jeep file droit devant, plein phare. Rien ne semble l’arrêter, pas même les immenses ornières jalonnant ponctuellement le chemin de terre. À l’arrière de celle-ci, cela ressemble plus à une machine à laver, tant les secousses sont intenses. Le tout couvert par le bruit du moteur vrombissant. Dans son sillage, un épais nuage de poussière s’élève mais se dissipe rapidement dans l’obscurité la plus totale. À une centaine de mètres devant nous s’élance une procession de lumières jaunâtres, des points dansant dans un paysage sans lumière. Ces points lumineux se mettent soudainement à flotter dans le vide et disparaissent sporadiquement. Puis c’est à notre tour de quitter le désert de poussière pour partir à l’ascension du Mont Penanjakan.

« Ne vous inquiétez pas, nous irons là où il n’y a pas beaucoup de touristes », nous dit notre guide à demi rassurant. Il n’est pas très bavard et préfère parler avec le chauffeur. Nous sommes encore assoupis par le manque de sommeil des derniers jours de voyage et ne nous retiendrons pas son nom. Il n’y a rien à voir au dehors, et nous retombons vite dans les bras de Morphée. 

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Cemoro Lawang, aux portes du Mont Bromo

Aussi la veille, nous avions dû attendre plus d’une heure à la gare sans avoir de ses nouvelles, car celui-ci était allé prier à la mosquée sans nous prévenir. Le seul sujet de conversation était le football. Et Zidane, bien entendu. Drôle de guide, avec ses lunettes noires et ses cheveux rebroussés en arrière. Celui-ci ressemble plus à un mafieux qu’à un guide. La veille toujours, après plus de cinq heures de route depuis Surabaya, d’autoroutes interminables, de dépassements que nous croyions être les derniers tellement cela se jouait au centimètre près, de montées et de descentes, de virages serrés, nous arrivions enfin à Cemoro Lawang, la ville la plus proche du Mont Bromo. Celui-ci nous accueillait d’ailleurs avec un petit nuage de fumée, un signe qu’il n’est qu’assoupi et non complètement endormit.

Tout est recouvert de cendre. Les feuilles, la route, la toiture des habitations. L’ile de Java comme la plus grande partie de l’Indonésie se situe sur le cercle de feu du Pacifique, qui regroupe pas moins de soixante-quinze pour cent des volcans de la planète. L’activité volcanique et sismique résulte de la subduction des plaques eurasienne et australienne, faisant du Merapi le volcan le plus actif d’Indonésie.

Nous restons dans le noir la majeure partie du trajet. Par intermittence, nous apercevons tout de même la ville de Malang briller de mille feux. Le moteur peine quelque peu à monter la raide pente. Malheureusement, nous sommes les seuls, car les autres nous dépassent allégrement sur une route chaotique ayant techniquement la place pour une seule voiture. Tout le miracle de la conduite indonésienne. Bien entendu, comme tous  les tours opérateurs de la région, le nôtre nous emmène sur la plateforme la plus touristique. Sur le bas-côté de la route menant à la plateforme, d’innombrables vendeurs de bonnets, d’écharpes, de nourritures, de lampes de poche se pressent les uns à côté des autres et attendent impatiemment la horde de véhicules transportant les touristes.

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Nous nous arrêtons à au moins cinq cents mètres du point de vue, tant le nombre de jeeps bloquant l’accès est élevé. « Vous avez de la chance, vous n’êtes pas venu durant la saison haute. Il y a beaucoup plus de monde normalement » nous dit notre guide. L’ironie de la situation, sans doute. À cette altitude, il ne fait guère plus qu’une dizaine de degrés. La foule grandie sur la plateforme et le vrombissement des moteurs s’éteint pour laisser place aux murmures et aux rires des touristes.

Tout le monde attend patiemment. La lune se fait belle, les étoiles disparaissent. Au loin, un horizon de feu intense perce la nuit. Le Mont Bromo de son côté surgit timidement de l’obscurité, ou plutôt ce qu’il en reste : un cratère d’où émane cette odeur d’œuf pourri. En arrière-plan est aussi visible le mont Semeru, moins connu que le premier. La vallée en contre-bas est plongée sous une fine couche vaporeuse et transparente, ballotée par le vent froid d’une belle matinée. Comme venant tout droit du cratère du Mont Bromo. Le tout fait penser à la brume au-dessus d’un lac en automne.

À l’une des extrémités de la vallée, nous apercevons des lumières, celles de Cemoro Lawang. La ville se trouve sur une crête et le tout ressemble à un immense barrage retenant la brume de la vallée, qui déborde par moment. Les couleurs tirant vers le violet donnent au paysage une allure surnaturelle. Le spectacle dure plusieurs dizaines de minutes, jusqu’au moment où le soleil apparaît enfin de par les nuages et se projette sur le sommet des volcans avoisinants. Le spectacle est merveilleux. Nous prenons le temps de contempler tranquillement les vapeurs et la brume danser tout en appréciant ce qui semble être le point de vue le plus connu de Java. Dès les premiers rayons de soleil, le froid disparaît subitement, tout comme les touristes qui se pressent dans leurs jeeps pour repartir aussitôt.

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Au sommet du Mont Bromo

Il est temps pour nous aussi de redescendre dans la vallée pour découvrir de plus près ce cratère fumant. Et l’odeur du soufre par la même occasion. Arrivés dans la vallée, sur un gigantesque parking improvisé, nous devons marcher une dizaine de minutes pour atteindre le pied du Mont Bromo. Les marchands sont à l’affut et proposent aux touristes de louer un cheval, leur évitant ainsi la possibilité de visiter un magnifique temple hindouiste de Pura Luhur Poten, un des seuls vestiges de cette religion anciennement dominante sur Java. Pour les hindouistes, le Mont Bromo est un volcan sacré et est utilisé comme endroit pour leurs offrandes durant les fêtes hindoues. Notre guide ne connait pas l’histoire de ce temple et s’impatiente presque lorsque nous lui demandons si nous pouvons nous arrêter pour le visiter. Malheureusement, la plus grande partie n’est pas ouverte au public.

L’ascension du Mont Bromo ne prend que quelques minutes. Il y a un escalier qui mène jusqu’au sommet. Mais gare à la chute, tellement celui-ci est recouvert de cendre. Le cratère en lui-même n’offre pas grand-chose de plus, si ce n’est l’abondante odeur de soufre, qui restera sur nos vêtements jusqu’à la fin du voyage. Il y a aux abords du gouffre gris plusieurs offrandes des gens venus des villages aux alentours. Sur les pentes escarpées se trouvent un lit douillet de cendres que quelques personnes, non sans risque, essayent de dévaler. Pour les autres, l’escalier semble un meilleur moyen pour redescendre du Mont Bromo

Il est huit heures du matin, et pourtant nous avons déjà l’impression qu’une journée entière vient de passer. Nous rejoignons l’immense parking désertique et poussiéreux pour monter dans notre jeep. Nous sentons l’œuf pourri et découvrons de la cendre dans des endroits où nous ne pensions pas qu’il puisse y en avoir. Comme à l’allée, peu de discussions avec le guide et tout autant de peur aux dépassements. Mais le sommeil s’empare peu à peu de nous, que quelques klaxons arrivent à perturber. Nous rejoignons Surabaya pour notre vol vers Bali, laissant derrière nous l’une des icônes d’Indonésie.

Photographies

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Une belle image permet de capter l’œil du voyageur plus facilement qu’un simple texte et montre toute la magie d’un endroit. Il est simple de partir, plus difficile de ramener toute la magie des voyages.

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