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Taiwan – Wulin

Taiwan – Voyage à Wulin

De la côte pacifique aux sommets jusqu’à Wulin, la route n°8 (et 14) est un plaisir pour découvrir toute la beauté des montagnes de Taiwan. Longue de 190kms, elle est surtout connue pour être le point d’entrée des célèbres gorges de Taroko.

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égion de Hualien, aux portes de l’océan Pacifique. Les falaises interminables tombent à pic dans les eaux bleu turquoise de l’océan. Il fait déjà chaud et humide en cette belle matinée. Un air lourd, humide et surtout le soleil qui fait monter la température rapidement au-dessus des trente degrés. De temps à autre, une petite brise venue de l’océan ramène un peu de fraicheur.

Devant nous se trouve une petite file d’attente. Des vacanciers impatients de se prendre en photo devant l’iconique porte chinoise annonçant l’entrée des gorges de Taroko. Dans un style à s’y méprendre avec celui du continent, la porte des gorges de Taroko est représentative de la sinisation imposée à Taiwan dans l’art, la société et de l’architecture. Débutée dans les années cinquante, la construction de la route nécessitera plus de cinq mille ouvriers journaliers. Enfin, en 1960 la central cross-island highway sera totalement finie et ouvrira à la circulation.

Derrière la belle porte, quelques voitures et minibus se précipitent déjà dans l’étroite route qui disparait au loin dans un premier tunnel. Il n’est que dix heures du matin, il y a pourtant déjà de la circulation. Les premiers bus arrivent de la ville côtière de Hualien, à une demi-heure de là. Après une petite photo souvenir, nous décidons nous aussi de prendre la route. Il vaut mieux partir tôt pour ne pas croiser trop de monde. La petite route est sinueuse et se trouve à flanc de montagne, enclavée entre deux falaises. Nous entrons dans les fameuses gorges de Taroko. Les gorges, outre ses flancs de plusieurs centaines de mètres de haut, les gigantesques rochers en marbre et la beauté de ses paysages, sont aussi fameuses pour la riche histoire des aborigènes qui habitent la région.

Taiwan – Wulin
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La tribu des Taroko

La tribu des Taroko, qui a donné le nom aux gorges, est un sous-groupe des aborigènes Atayal. Aussi appelés les Truku, ils se sont notamment installés pendant des siècles sur les terrasses de Boluowan, « les échos du canyon » dans la langue Taroko. Le petit musée de Boluowan est consacré aux Taroko et retrace leur mode de vie traditionnel à Boluowan. Dans la société traditionnelle des aborigènes, la principale activité des hommes est la chasse et les femmes sont connues pour leur expertise en matière de tissage.

Les aborigènes de la région sont aussi connus pour leurs tatouages. La coutume du tatouage a une signification particulière dans la culture traditionnelle Taroko. Lorsque chaque Taroko a environ sept ou huit ans, il est tatoué sur le front. Le tatouage est un symbole de la maturité du garçon et de la fille et de leur capacité à fonder une famille. Le tatouage n’est pas seulement un symbole de beauté, mais aussi un passeport pour retourner sur la terre ancestrale du défunt, prouvant que celui-ci a passé le test strict de l’âge adulte et peut être autorisé à traverser le pont des âmes – Hakaw Utux – pour rejoindre les esprits ancestraux.

Après les conflits qui les opposent aux Japonais comme la guerre de Truku en 1914 et les incidents de Wushe en 1930, ils sont forcés par les Japonais de quitter Boluowan en 1934 pour s’installer à l’entrée des gorges. Il reste à Boluowan aujourd’hui un petit musée et un hôtel, le seul autorisé dans le parc national.

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Nous continuons notre ascension. Nous profitons d’une petite halte au petit village de Tianxiang pour refaire le plein de petites sucreries et d’eau, car une fois dans la montagne les restaurants et autres supérettes seront rares, voire inexistants. Une fois Tianxiang passé, la route est déserte. Il n’y a ni bus ni voitures. Et surtout plus de bouchons. Nous sommes seuls face à la montagne. La végétation commence à changer aux alentours. D’abord tropicale et dense, la végétation change doucement et nous voyons apparaitre de plus en plus de pins, de conifères et autres végétations de moyenne montagne comme l’épicéa chinois.

Dans la voiture, nous regardons l’indicateur de la température extérieure : 21°. Quand nous ouvrons les fenêtres, l’air frais s’engouffre dans la voiture. Comme si quelqu’un avait allumé une climatisation dans la montagne. Quel changement comparé à l’humidité et la moiteur de l’air à notre départ ce matin ! Au bord de la route, nous apercevons des singes. Nous roulons au pas. La plupart s’en vont derrière la barrière de sécurité, mais une mère, avec son petit accroché à son ventre, saute subitement sur le rebord de la fenêtre. Puis, d’un éclair, montre ses dents en essayant de s’emparer de notre sac à main. Nous fermons rapidement la fenêtre et faisons de grands gestes pour l’apeurer. Il en fallait moins pour la faire partir. La fuyarde n’aura pas eu ce dont elle est venue chercher. Mais nous ne sommes pas sûrs de qui avait eu le plus peur de cette altercation.

Wulin, le toit de Taiwan

Sur la carte, malgré la petite distance à vol d’oiseau, les lassos et les courbes de la route n°8 rendent le trajet interminable. Après plusieurs heures de route, nous passons devant l’arbre géant nommé Bilu. Nous nous arrêtons pour prendre un café, en admirant l’arbre millénaire qui se dresse fièrement devant nous. Avec plus de 3000 ans et un diamètre de trois mètres cinquante, l’arbre géant Bilu ne passe pas inaperçu. Au loin, nous voyons émerger les sommets des montagnes alentour s’ils ne sont pas cachés par les nuages.

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Nous sommes maintenant déjà très haut dans les montagnes. La route est toujours aussi étroite. Les précipices de plusieurs centaines de mètres sur le côté de la route sont fascinants et terrifiants à la fois. Il a fallu beaucoup de courages et de travaux aux cinq mille ouvriers pour construire cette route magnifique. Le fond des vallées est recouvert d’une mer de nuages en mouvement perpétuel. Finalement, nous atteignons son point culminant, tout près du mont He Huan Shan et de la route n°14.

Nous finirons notre journée sur la route n°14 en direction de Wulin, la route la plus haute de Taiwan. Les paysages magnifiques de Wulin sont sublimés par la météo et les nuages qui viennent caresser les flancs des montagnes. La végétation a complètement changé, et les conifères ont laissé place à de la végétation de haute montagne. À de rares occasions en hiver, la neige rend les paysages encore plus beaux. Après une journée de conduite de la côte pacifique au sommet de Taiwan, nous restons admirer le coucher de soleil sur les hauts sommets. Les montagnes de Wulin ont une drôle de ressemblance avec les Alpes. Il ne manquerait sans doute que les marmottes pour se sentir revenir en Europe, l’espace d’un moment de rêverie.

Sources:

https://www.taroko.gov.tw/zh-tw

https://www.taroko.gov.tw/zh-tw/History/Humanities

https://eng.taiwan.net.tw/m1.aspx?sNo=0002124&id=R62

Photographies

Taiwan – Wulin
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Une belle image permet de capter l’œil du voyageur plus facilement qu’un simple texte et montre toute la magie d’un endroit. Il est simple de partir, plus difficile de ramener toute la magie des voyages.

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